samedi 16 février 2008

Les films choisis par les écrivains

Chaque écrivain a sélectionné plusieurs films susceptibles de l’inspirer pour écrire sa propre nouvelle.

L'un au moins de ces films est programmé au cinéma. A l’issue de la projection, l'auteur s'entretient avec le public et explique en quoi il se sent inspiré par le film. Dans la salle se trouveront certains des élèves et des enseignants participant au projet.


Les films suivants ont été choisis pour être programmés :



26 mars 2008 à 20H00
cinéma
les Cinéastes - Le Mans
Boulevard de la mort de Quentin Tarentino

rencontre avec Joy Sorman, auteur,
et Ariane Allemandi, enseignante, accompagnée d'élèves participant au projet





27 mars 2008 à 20H15
cinéma
les 400 Coups - Angers
La femme est l'avenir de l'homme de Hong Sang-soo

rencontre avec François Bégaudeau, auteur,
animée par Louis Mathieu, enseignant, président de l'association Cinéma parlant





9 avril 2008 à 20H30
salle de spectacle du CHNM
- Mayenne
Au bord de la mer bleue de Boris Barnet

rencontre avec Stéphane Bouquet auteur,
animée par Willy Durand, responsable des programmation l'association
Atmosphères 53






10 avril 2008 à 20H30
le Cinématographe - Nantes
Ocean's Eleven de Steven Soderbergh

rencontre avec Christine Montalbetti, auteur,
animée par Jérôme Baron, enseignant, président de l'Association
Ciné-Nantes




19 mai 2008 à 19H00
le Concorde - La Roche-sur-Yon
Tempête à Washington d'Otto Preminger

rencontre avec Pierre Alferi auteur,
animée par Yannick Reix, directeur du cinéma
le Concorde




20 mai 2008 à 19H00
le Concorde - La Roche-sur-Yon
Short Cuts de Robert Altman

rencontre avec Pierre Alferi auteur,
animée par Yannick Reix, directeur du cinéma
le Concorde





vendredi 15 février 2008

Pierre Alferi a choisi :

Tempête à Washington
d'Otto Preminger - USA - 1961


Short cuts
de Robert Altman - USA – 1993

la Cinquième victime
de Fritz Lang - USA – 1956 – 1H40

Bunny Lake is Missing
d'Otto Preminger - USA – 1965

Sur écoute
Série américaine créée par David Simon (2002...)

Tempête à Washington

d'Otto Preminger
USA – 1961 – 2H20
avec Henry Fonda, Charles Laughton, Don Murray, Walter Pidgeon, Peter Lawford, Gene Tierney


2008 Ecrire avec, lire pour
Pays de la Loire
un film choisi par Pierre Alferi





Le Président des Etats-Unis vient de choisir son nouveau secrétaire d'Etat aux Affaires étrnagères Robert Leffingwell. Avant d'être entériné par le Sénat, ce choix doit être examiné en commission d'enquête. Les ennemis de Leffingwell en profitent pour le discréditer. Un témoin inconnu vient révéler que le futur secrétaire d'Etat a appartenu autrefois à une cellule communiste. Au Sénat, les deux camps sont à égalité. Un seul homme peut faire pencher la balance, le président du Sénat, quand on annonce la mort du locataire de la maison-Blanche.

Short Cuts

de Robert Altman
USA – 1993 – 3h05
avec Matthew Modine, Andie MacDowell, Anne Archer


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Pays de la Loire
un film choisi par Pierre Alferi







Librement inspiré de neuf nouvelles et d'un poème de Raymond Carver,
Short Cuts et un voyage à travers le Los Angeles des années 90, une fresque intimiste ou s'entremêlent les destins contrastés de 22 personnages aux prises avec les drames, les émotions, les plaisirs, les surprises et les hasards de la vie quotidienne.

La Cinquième victime

de Fritz Lang
USA – 1956 – 1H40 – N&B
avec Dana Andrew, Georges Sanders, Ida Lupino, Rhonda Flemming, Vincent Price.



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Pays de la Loire
un film choisi par Pierre Alferi



Le « Tueur au Rouge à Lèvres » terrorise la ville. Pour le démasquer, un patron de presse organise une compétition entre trois journalistes ambitieux. Prêts à tous les coups tordus pour réussir, les reporters feront preuve d’un arrivisme qui finirait presque par rendre le tueur sympathique.

Bunny Lake is missing

d'Otto Preminger
USA – 1965 – 1H50
avec Keir Dullea, Carol Lynley, Lucie Mannheim, Laurence Olivier, Martita Hunt




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Pays de la Loire
un film choisi par Pierre Alferi




Jeune américaine récemment établie à Londres, Ann Lake (Carol Lynley) se rend au jardin d'enfant voisin pour y récupérer Bunny, sa jeune fille de quatre ans. Non seulement la fillette brille par son absence mais la directrice (Anna Massey) soutient qu'il n'y a aucun enfant de ce nom enregistré parmi ses élèves. Faisant face à la disparition de Bunny, Ann fait appel à la police. Chargé de l'affaire, le commissaire Newhouse (Laurence Olivier) regroupe quelques suspects : Steven Lake (Keir Dullea), jeune oncle protecteur de l'enfant, Horatio Wilson (Noel Coward), l'étrange et pince-sans-rire propriétaire de l'immeuble où résident les Lake, ainsi que Aida Ford (Martita Hunt), l'ex-directrice excentrique de l'école. Ceux-ci affirment n'avoir jamais vu l'enfant et Newhouse voit son enquête prendre une tournure singulière lorsqu'il constate qu'il ne peut recueillir aucune preuve de l'existence même de l'enfant, tous ses effets personnels ayant été dérobés selon les dires de la jeune mère. Le commissaire en vient lui-même à douter de l'existence de Bunny, et par la même occasion, de l'état mental de Ann Lake.

Sur écoute ( The Wire )

Série américaine créée par David Simon (2002...)
13 épisodes de 60 minutes environ
avec Dominic West, Lance Reddick, Wendell Pierce, Seth Gilliam, Sonja Sohn, Clarke Peters,
Andre Royo , Michael K. Williams, Wood Harris, Idris Elba, Larry Gilliard Jr …



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Pays de la Loire
un film choisi par Pierre Alferi




The Wire est une série policière dont l'intrigue se déroule dans les rues de Baltimore. Elle doit son nom aux nombreux systèmes et stratagèmes de surveillance (micros, caméras, jumelles, lignes sur écoutes, clonage de pagers et d'ordinateurs) que déploient les policiers pour pouvoir coincer les trafiquants de drogue et autres dockers chapardeurs.


Si on devait résumer la série avec un seul mot, ce serait sans hésitation: réalisme, voir hyper-réalisme. The Wire est une série policière atypique à bien des égards.

[…]


On trouve une foultitude de personnages dans The Wire. Il n'y a pas vraiment de personnage principal (même si certains comme l'inspecteur Jimmy Mac Nulty ou le terrible Avon Barksdale sont des figures incontournables de la série). Aucun personnage n'est laissé en arrière-plan. Comme dans la vraie vie, chacun joue son rôle et amène sa part de complexité dans l'intrigue principale. Il n'y a pas vraiment de héros. Oubliez le concept manichéen des gentils policiers sans reproche qui traquent sans relâche les fourbes hors-la-loi sans pitié. Vous ne trouverez pas de ça dans cette série. Ici, chez les policiers comme chez les gangsters, on trouve des qualités et des défauts. Ce qui est particulièrement atypique aussi pour un show policier c'est que le quotidien des trafiquants et vendeurs de drogue est développé au moins autant que la vie de commissariat des policiers.


Ce nombre important de personnages permet ainsi de développer énormément de sous-intrigues. Ces sous-intrigues et bien souvent les différents personnages finissent par s'inter-connecter à un moment ou un autre de la série (c'est encore plus vrai dans la troisième saison). La complexité de ce mélange d'intrigues secondaires qui forme un tout au fil de chaque saison fait la force de la série. Parfois même, une phrase, un fait, anodin sur le moment peut prendre toute son importance dans la saison suivante. The Wire est une série qu'il faut suivre attentivement. Chaque épisode se déguste lentement. Et il peut être vu plusieurs fois de suite sans générer l'ennui car il est quasi impossible d'appréhender toutes les subtilités d'un épisode en une seule lecture.


Dans chaque saison, D. Simon tente de délivrer un message politique différent bien précis. La première saison fait la démonstration de l'impuissance du système de fonctionnement répressif de la police dans sa lutte contre la drogue. Dans la deuxième saison un constat de désolation est fait à propos des ouvriers du port de Baltimore, de leur lutte pour survivre les contraignant à sombrer dans l'illégalité et de la mort annoncée de leur activité dans un futur proche. Dans le même temps, l'intrigue de la première saison se poursuit en filigrane (avec là encore des inter-connexions multiples avec l'intrigue principale) pour mieux préparer la troisième saison. Celle-ci met en relief les dérives politiques et comment les ambitions personnelles de chacun viennent saper le travail des policiers de terrain. La quatrième saison, qui sera diffusée sur HBO courant 2006, devrait décortiquer le système éducatif américain. Et David Simon a à priori dans ces cartons l'idée d'une cinquième saison dans laquelle il s'attaquerait aux processus qui mènent à la violence.




jeudi 14 février 2008

François Bégaudeau a choisi :

Ten
d'Abbas Kiarostami - France / Iran – 2001


Fenêtre sur cour
de Alfred Hitchcock - USA – 1954


La femme est l'avenir de l'homme
de Hong Sang-soo - France / Corée – 2003

Le cinéma les 400 Coups à Angers accueillera François Bégaudeau
autour du film La femme est l'avenir de l'homme le 27 mars 2008




le Rayon vert

d'Eric Rohmer - France –1986 – 1H38


Loulou
de Maurice Pialat - France – 1980




Ten

d'Abbas Kiarostami
France / Iran – 2001 – 1H31
avec Mania Akbari, Roya Arabashi, Amin Maher, Katayoun Taleidzadeh, Mania Akbari,
Roya Arashahi, Mandana Sharbaf, Amene Moradi, Amin Maher



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Pays de la Loire
un film choisi par François Bégaudeau




Dix séquences de la vie émotionnelle de six femmes et les défis qu'elles rencontrent dans une étape particulière de leur vie, qui pourraient aussi bien être dix séquences de la vie émotionnelle d'une seule et unique femme...

Fenêtre sur cour

de Alfred Hitchcock
USA – 1954 – 1H52
avec Grace Kelly, James Stewart, Thelma Ritter, Raymond Burr, Wendell Corey
adapté de la nouvelle Rear Window de William Irish



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Pays de la Loire
un film choisi par François Bégaudeau




Reporter-photographe coincé sur une chaise roulante après un accident, L.B. Jeffries (James Stewart), passe ses journées à observer son voisinage depuis sa fenêtre. Il reçoit régulièrement la visite de son infirmière Stella (Thelma Ritter) et de sa fiancée Lisa Fremont (Grace Kelly). Ses relations avec celle-ci sont difficiles, Jeffries lui reprochant son manque de goût pour l’aventure, et ne souhaitant pas vraiment se marier. Un soir, il entend un cri venant de l’appartement d’en face et voit sortir son voisin, Thorwald (Raymond Burr), chargé d’une lourde valise. Il le soupçonne d’avoir tué sa femme, et confie ses soupçons à un ami détective, Doyle (Wendell Corey).

La femme est l'avenir de l'homme

de Hong Sang-soo
France / Corée – 2003 – 1H25
avec Yoo Jitae, Kim Taewoo, Sung Hyunah




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Pays de la Loire
un film choisi par François Bégaudeau




Les premières neiges sont tombées sur Séoul. Munho, professeur d'art plastique, retrouve son ami Hunjoon, cinéaste sans le sou qui vient des Etats-Unis. Ils partent sur les traces de Sunhwa, une jeune fille dont ils étaient tous les deux amoureux quelques années auparavant.


La femme est l'avenir de l'homme de Hong Sang-soo © DR


Le cinéma de Hong Sang-soo n'est pas facile d'accès car on n'y trouve rien de ce à quoi un cinéma majoritaire nous a habitué, à commencer par une linéarité ici totalement bannie ou même, simplement, à une "histoire", avec ses repères bien tangibles.

La Femme est l’avenir de l’homme (titre bien entendu emprunté à Louis Aragon), le cinquième film de Hong Sang-soo et son premier en compétition officielle au Festival de Cannes 2004, se situe tout à fait dans la lignée des précédents, respectant presque à la lettre toutes les caractéristiques évoquées.

Certains ont reproché à Hong Sang-soo d'avoir sans cesse tourné le même film. Histoires d'amours contrariées, protagonistes souvent en triangle (deux hommes et une femme), déconstruction et reconstruction totale du récit par des allers-retours passé-présent que rien n'annonce ou par la répétition décalée d'une même scène mais présentée de façon insensiblement différente car correspondant à des visions subjectives, scènes récurrentes d'ivresse en général autour d'un repas, rapports sexuels aussi peu romantiques que frôlant le sordide, toujours expédiés, toujours frustrants, surgissant parfois de ou dans des circonstances plutôt inattendues, fins qui n'en sont pas vraiment.

Les scènes se succèdent comme autant d'épisodes pouvant presque sembler distincts les uns des autres , fausse impression, bien sûr, et ayant pour effet de composer un mouvement général d'ordre finalement très naturaliste.

Chez Hong, les hommes, aussi complexés et empêtrés dans leur maladresse que sexuellement obsédés et pressés, se trompent régulièrement sur les femmes qu'ils aiment. La Vierge mise à nue par ses prétendants réservait à cet égard de savoureux moments, le décalage entre phantasme masculin et réalité féminine provoquant à tous coups le rire du spectateur.

La femme se révèle toujours différente de ce que croyait ses prétendants. Le phénomène est encore observable dans ce film. Sunhwa n'est pas, ou plus, la gentille oie blanche et innocente que Munho et surtout Hunjoon avaient laissée quelques années en arrière. De ce contraste aussi naît l'incompréhension et, bien sûr, les problèmes. Mais le révélateur décisif, matériel si l'on peut dire, est bien l'alcool. Que l'on ne prenne pas cela pour un simple truc de mise en scène ou de dramatisation. Hong en fait un acteur à part entière et permanent de tous ses films, comme il le fut dans sa propre vie. C'est l'alcool qui va lever les inhibitions, délier les langues, lâcher les secrets et entraîner des événements aux conséquences la plupart du temps irrémédiables. L'alcool est si important pour le cinéaste qu'il n'est pas question pour ses acteurs de tricher sur le plateau. Ceux-ci doivent vraiment s'enivrer devant la caméra ! A charge pour le réalisateur de maîtriser ce qui peut l'être.

Les films de Hong Sang-soo sont traversés de moments d'humour même lorsque la trame générale se teinte de mélancolie. Ainsi la scène dans le café où, tour à tour, Hunjoon puis Munho, se retrouvant seuls quelques instants, tentent de racoler de façon identique la serveuse, l'un pour la faire tourner, l'autre poser nue avec les mêmes arguments, s'attirant tous deux des réponses en tout point semblables et les mêmes interrogations de la patronne de l'établissement. Ou bien, plus subtilement, l'attitude du chien de Sunhwa s'éclipsant avec discrétion et de lui-même après que Munho ait demandé à sa patronne de l’"honorer" et que celle-ci ait accepté sans se faire prier.

L'humour se présente par petites touches teintées d'incongruité, parfois d'absurdité. Le refus de Hong d'annoncer au spectateur "Attention, ceci est du passé, ceci du présent, ceci un rêve" débouche de temps à autre sur des instants proches du surréalisme .

La Femme est l’avenir de l’homme est un film réussi, parfaitement maîtrisé et auquel le côté désabusé de son auteur confère une distance et une sorte d'élégance paresseuse et séduisante.

(non signé - source : wikipedia)

Le Rayon vert

d'Eric Rohmer
France –1986 – 1H38
avec Marie Rivière, Béatrice Romand, Vincent Gauthier, Rosette, Carita
Festival de Venise 1986 : Lion d'Or




2008 Ecrire avec, lire pour
Pays de la Loire
un film choisi par François Bégaudeau



C'est le début de l'été. Delphine avait prévu de partir en vacances avec une amie, mais celle-ci lui fait faux bond à la dernière minute. Delphine se retrouve très seule et plutôt déprimée. Invitée par des amis en Normandie et à la montagne, elle écourte finalement son séjour. Enfin, elle échoue à Biarritz où, hors des quatre murs de sa chambre, elle fait diverses rencontres. Les conseils d'une Suédoise affranchie ne font qu'aviver sa solitude, jusqu'à ce que les bribes d'une conversation sur le Rayon vert de Jules Verne l'incitent à reprendre espoir.

Loulou

de Maurice Pialat
France – 1980 – 1H50
avec Isabelle Huppert, Gérard Depardieu, Guy Marchand,
Humbert Balsan, Bernard Tronczak





2008 Ecrire avec, lire pour
Pays de la Loire
un film choisi par François Bégaudeau



Nelly, une jeune femme appartenant à la petite bourgeoisie, s'ennuie auprès de son mari. Dans un bal, elle rencontre Loulou, un loubard avec lequel elle vit une passion sexuelle. Nelly est attirée par la marginalité de Loulou et son refus des conventions. Enceinte de lui et incapable de se projeter dans l'avenir, elle préfère avorter.

Maurice Pialat met en scène une relation amoureuse vouée à l'échec dans laquelle les conflits reflètent les différences sociales entre les personnages.

mercredi 13 février 2008

Stéphane Bouquet a choisi :

L'étoile cachée
de Ritwik Ghatak - Inde – 1960

Le temps d'aimer et le temps de mourir

de Douglas Sirk - USA –1958

Au bord de la mer bleue

de Boris Barnet - Union soviétique – 1936

Agent X 27

de Josef von Sternberg - USA – 1931

Safe
de Todd Haynes - USA – 1995

L'Etoile cachée

de Ritwik Ghatak
Inde – 1960 – 2H00
avec Supriya Chowdhury, Anil Chatterjee, Gita Ghatak, Bijon Bhattacharya




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Pays de la Loire
un film choisi par Stéphane Bouquet



Une jeune fille, Nita, sacrifie sa vie et son amour à sa famille qui s’est réfugiée à Calcutta après la partition du Bengale. Shankar, son frère aîné se voue au chant classique, tandis que son fiancé Sanat se laisse séduire par Geeta, sa soeur cadette, incarnation de la sensualité. Quand enfin la chance lui sourit, Nita, atteinte de tuberculose, est envoyée dans un sanatorium à la montagne.

Le temps d'aimer et le temps de mourir

de Douglas Sirk
USA –1958 – 2H12avec John Gavin, Liselotte Pulver,
Jock Mahoney, Don DeFore, Keenan Wynn, Erich Maria Remarque




2008 Ecrire avec, lire pour
Pays de la Loire
un film choisi par Stéphane Bouquet



En 1944, le jeune soldat allemand Ernst Graeber (John Gavin) quitte le front russe pour une permission de trois semaines à Berlin. Mais il découvre une ville en ruine, et sa maison détruite. En recherchant ses parents disparus, il rencontre une jeune fille (Liselotte Pulver) dont le père, médecin, a été envoyé aux travaux forcés. Les jeunes gens tombent follement amoureux, tandis qu’au-dehors, la guerre fait rage…

Au bord de la mer bleue

de Boris Barnet
Union soviétique – 1936 – 1H10
avec Elena Kouzmina, Lev Sverdline, Nicolaï Krioutchov, Semen Svachneko




2008 Ecrire avec, lire pour
Pays de la Loire
un film choisi par Stéphane Bouquet



Un navire a coulé dans la mer Caspienne. Pendant deux jours et deux nuits, Aliocha et Youssouf, seuls rescapés, ont dérivé avant d'être sauvés par les pêcheurs d'un kolkhoze au large d'une île de l'Azerbaïdjan. Sur l'île, ils vont tous les deux tomber amoureux de la jeune et espiègle Machenka. Les amis intimes deviennent rivaux.




Au bord de la mer bleue de Boris Barnet © DR



La mer est bien noire d’abord pour les deux marins naufragés qu’un sauvetage providentiel conduit sur une île kolkhose. Elle devient toute bleue reflétée dans le regard lumineux de la directrice de l’équipe des femmes dont ils tombent ensemble instantanément amoureux. Amour vécu dans les dangers de la saison de pêche où la mer menace d’engloutir les pêcheurs et leurs rêves. L'amour met à l’épreuve l’amitié des deux hommes, qui se mesurent dans une rivalité pleine de naïveté et de générosité, sous le signe de l’humour du cinéaste. La mer est dans ce film la divinité tutélaire du drame humain, anodin et universel.


Agent X 27

de Josef von Sternberg
USA – 1931 – 1H31
avec MarleneDietrich, Victor McLaglen, Gustav von Seyffertitz, Warner Oland, Lew Cody




2008 Ecrire avec, lire pour
Pays de la Loire
un film choisi par Stéphane Bouquet




Pendant la Grande Guerre. Le chef des services secrets autrichiens propose a une jeune prostituée de devenir une espionne répondant au nom de code : X27.

Safe

de Todd Haynes
USA – 1995 – 1H59
avec Julianne Moore, Xander Berkeley, Peter Freidman, Susan Norman,
Kate McGregor Stewart, Mary Carver




2008 Ecrire avec, lire pour
Pays de la Loire
un film choisi par Stéphane Bouquet



Carol White, une femme au foyer aisée et passive, partage son temps entre les séances d'aérobic, la cuisine et les achats pour sa maison. Son univers douillet bascule lorsqu'elle développe une allergie à ce qui l'entoure. En proie a la dépression, elle finit dans un inquiétant centre de traitement new-age.

mardi 12 février 2008

Christine Montalbetti a choisi :

Pour quelques dollars de plus
de Steven Soderbergh - USA / Australie – 2001

La Nuit de noces
de King Vidor - USA – 1935
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Mélodie en sous-sol
d'Henri Verneuil - France - 1963

Le Pigeon
de Mario Monicelli - Italie - 1958

Ocean Eleven
de Steven Soderbergh - USA/Australie - 2001

Le Cinématographe à Nantes accueillera Christine Montalbetti
autour du film Ocean Eleven le 10 avril 2008




Pour quelques dollars de plus

de Sergio Leone
Italie – 1965 – 2H10
avec Clint Eastwood, Lee van Cleef , Gian Maria Volonte, Rosemarie Dexter, Klaus Kinski




2008 Ecrire avec, lire pour
Pays de la Loire
un film choisi par Christine Montalbetti



Après avoir encaissé la somme offerte pour la mort d'un homme dont la tête était mise à prix, le colonel Douglas Mortimer, un chasseur de primes, arrive à El Paso. Il y retrouve un autre chasseur de primes, L'"Étranger" et les deux hommes décident de travailler ensemble. Leur objectif commun est Indio, un tueur fou, échappé d`un pénitencier et qui sème la terreur autour de lui avec l'aide d`une bande d'aventuriers. Il semble qu'Indio et ses hommes se préparent à attaquer la banque d'El Paso. Le colonel Mortimer suggère à L'"Étranger" d'aider à s'évader de prison le meilleur ami d'Indio ce qui lui permettra de s'introduire dans la bande. Mais Indio et ses hommes sont plus rapides que les deux chasseurs de primes et ils attaquent la banque. L'"Étranger" conseille à Indio de partir vers le sud, sachant que le colonel Mortimer est persuadé que les bandits partiront vers le nord...

La Nuit de noces

de King Vidor
USA – 1935 – 1H23
avec Gary Cooper, Anna Sten, Ralph Bellamy, Helen Vinson



2008 Ecrire avec, lire pour
Pays de la Loire
un film choisi par Christine Montalbetti



Tony Barrett est un écrivain en panne d'inspiration. Sur les conseils de son éditeur, il se retire à la campagne avec son épouse. Il y fait la connaissance de Manya, une jeune fille de ferme polonaise. Intrigué et fasciné par ses manières simples et sa franchise, Barrett s'inspire d'elle pour créer le personnage de son nouveau roman.

Mélodie en sous-sol

d'Henri Verneuil
France – 1963 – 1H57
avec Jean Gabin, Alain Delon, Viviane Romance



2008 Ecrire avec, lire pour
Pays de la Loire
un film choisi par Christine Montalbetti





Charles, la soixantaine, tout juste sorti de prison, ne se fait plus tout jeune. Il retrouve difficilement son pavillon à Sarcelles, où ont poussé les barres et les tours. Son épouse Ginette lui propose de déménager dans le Sud, de prendre un commerce et de couler des jours heureux, mais Charles ne conçoit qu'un seul genre de retraite : dorée et au soleil. Pour cela, il doit faire un autre coup, le dernier, celui « d'une vie » et cette fois ce sera la bonne : le casino de Cannes. Tout est prêt. Il ne lui manque qu'un complice, il ne peut pas faire le coup tout seul. Il contacte alors un jeune malfrat rencontré en prison, Francis Verlot. À eux deux, s'ajoute Louis Naudin, le beau-frère de Francis, un garagiste qui fera office de chauffeur. Une fois le trio formé, ils n'ont plus qu'à jouer la partition si bien écrite en évitant toute fausse note. Il s'agira d'abord pour Francis, déguisé en jeune dandy, de séduire une danseuse afin de pouvoir pénétrer le jour voulu dans les coulisses du casino.

Le Pigeon

de Mario Monicelli
Italie – 1958 – 1958
avec Vittorio Gassman, Toto, Marcello Mastroianni, Renato Salvatori, Memmo Carotenuto



2008 Ecrire avec, lire pour
Pays de la Loire
un film choisi par Christine Montalbetti





Cosimo se fait arrêter par la police alors qu'il tente de dérober une voiture. Pour sortir de prison plus rapidement, il demande à ses complices extérieurs de lui trouver un "pigeon", quelqu'un qui prendra sa place derrière les barreaux. C'est Pepe, boxeur à la manque, qui se présente au directeur de la prison pour clamer sa culpabilité; mais celui-ci décide de les coffrer tous les deux. Abusé par une ruse, Cosimo révèle à Pepe les détails de son prochain coup, infaillible, qu'il se réserve pour sa sortie. Mais Pepe sort plus tôt que prévu et organise le casse avec les complices de Cosimo...

Ocean's Eleven

de Steven Soderbergh
USA / Australie – 2001 – 1H57
avec George Clooney, Brad Pitt, Julia Roberts, Andy Garcia, Matt Damon


2008 Ecrire avec, lire pour
Pays de la Loire
un film choisi par Christine Montalbetti


Après deux ans passés dans la prison du New Jersey, Danny Ocean retrouve la liberté et s'apprête à monter un coup qui semble impossible à réaliser : cambrioler dans le même temps les casinos Bellagio, Mirage et MGM Grand, avec une jolie somme de 150 millions de dollars à la clé. Il souhaite également récupérer Tess, sa bien-aimée que lui a volée Terry Benedict, le propriétaire de ces trois somptueux établissements de jeux de Las Vegas.



Ocean's Eleven de David Soderbergh © DR

Pour ce faire, Danny et son ami Rusty Ryan composent une équipe de dix malfrats maîtres dans leur spécialité. Parmi eux figurent Linus Caldwell, le pickpocket le plus agile qui soit ; Roscoe Means, un expert en explosifs ; Ruben Tishkoff, qui connaît les systèmes de sécurité des casinos sur le bout des doigts ; les frères Virgil et Turk Malloy, capables de revêtir plusieurs identités ; ou encore Yen, véritable contorsionniste et acrobate.

lundi 11 février 2008

Joy Sorman a choisi :

Jackie Brown
de Quentin Tarantino - USA – 1997

Boulevard de la mort
de Quentin Tarantino - USA – 2007

Le cinéma les Cinéastes au Mans accueillera Joy Sorman
autour du film Boulevard de la mort le 26 mars 2008


Une femme est une femme
de Jean-Luc Godard - France – 1961

Dieu seul me voit (Versailles - chantiers)
de Denis Podalydès - France – 1997

Lady Chatterley
de Pascale Ferran - France – 2006

Jackie Brown

de Quentin Tarantino
USA – 1997 – 2H30
avec Pam Grier, Samuel L. Jackson, Robert De Niro, Michael Keaton, Robert Forster, Michael Bowen, Bridget Fonda




2008 Ecrire avec, lire pour
Pays de la Loire
un film choisi par Joy Sorman



Jackie Brown, hôtesse de l'air, arrondit ses fins de mois en convoyant de l'argent liquide pour le compte d'un trafiquant d'armes, Ordell Robbie. Un jour, un agent federal et un policier de Los Angeles la cueillent à l'aéroport. Ils comptent sur elle pour faire tomber le trafiquant. Jackie échafaude alors un plan audacieux pour doubler tout le monde lors d'un prochain transfert qui porte sur la modeste somme de cinq cent mille dollars. Mais il lui faudra compter avec les complices d'Ordell, qui ont des méthodes plutôt expéditives.

Boulevard de la mort

de Quentin Tarantino
USA – 2007 – 1H50
avec Kurt Russel, Rose McGowan, Zoe Bell, Rosario Dawson,
Vanessa Fertlito, Jordan Ladd




2008 Ecrire avec, lire pour
Pays de la Loire
un film choisi par Joy Sorman




C'est à la tombée du jour que Jungle Julia, la DJ la plus sexy d'Austin, peut enfin se détendre avec ses meilleures copines, Shanna et Arlene. Ce trio infernal, qui vit la nuit, attire les regards dans tous les bars et dancings du Texas. Mais l'attention dont ces trois jeunes femmes sont l'objet n'est pas forcément innocente.

C'est ainsi que Mike, cascadeur au visage balafré et inquiétant, est sur leurs traces, tapi dans sa voiture indestructible. Tandis que Julia et ses copines sirotent leurs bières, Mike fait vrombir le moteur de son bolide menacant...


Boulevard de la mort de Quentin Tarantino © DR



Première bande
par Emmanuel Burdeau

Soyons linéaire, puisque Quentin Tarantino nous y invite avec ce sixième film tiré aussi droit qu’une fusée. Reprenons les choses à leur début, il y a quinze ans, quand le cinéaste fit son entrée sur la scène. L’évidence de son talent fut alors tempérée d’interrogations : une telle virtuosité, nourrie aussi bien de Jean-Luc Godard que de Foxy Brown, semblait suspecte. Là où l’ancien employé de Vidéo Archives ne voyait sans doute que du rouge, beaucoup expertisaient un vrai sang versé afin d’obtenir les hourras des foules adolescentes. Les plus cinéphiles seraient donc les plus inconséquents ? Il y avait danger. Souvenez- vous : c’était l’époque où faisaient rage des débats du genre « images de la violence / violence des images ».

Quelqu’un ne tarda pas, heureusement, à tenir un autre langage. À l’hiver 1994, Pascal Bonitzer publia dans le numéro 13 de la revue Trafic une analyse de Pulp Fiction, sous le titre « De la distraction ». L’exergue emprunté à Franz Kafka donnait le programme : « Écrire, c’est sauter hors du rang des assassins. » En quelques pages indubitables, l’ancien critique des Cahiers montrait que Tarantino, loin de céder à la surenchère, filmait une parole sans cesse débordée par l’action de manière certes incongrue, mais réglée. L’emblème en était l’épisode où Vincent (John Travolta) tue Marvin par inadvertance, tout en lui parlant. Au vrai, ni le comique ni les cadavres n’étaient gratuits. Ils préparaient une éducation à l’absolu du verbe, une conversion : celle de Jules (Samuel L. Jackson) décidant, après avoir par miracle échappé à la mort, de poser son gun et d’aller errer par les chemins du monde, « comme David Carradine dans Kung-Fu ».

Ce qui était vrai trois ans plus tôt de Reservoir Dogs, le fut trois ans plus tard de Jackie Brown. Au prix toutefois d’un renversement : c’est le bavardage exténuant d’Ordell, Mélanie et les autres qui débordait l’action, ce coup-ci, la condamnant à paraître fade. La triple répétition de l’anti-morceau de bravoure dans le centre commercial indiquait bien qu’on avait affaire à un film « déceptif », ainsi qu’on se mit alors à dire. Vinrent ensuite les deux Kill Bill, et ce fut comme un premier avertissement : difficile, en effet, de retrouver son Bonitzer dans cette longue dispersion de « chapitres » tantôt volubiles, tantôt saignants, mais libres de toute logique générale.

Jusqu’au soir d’un certain lundi 21 mai, on en était resté là, impatient de savoir quelle retouche le nouveau Tarantino apporterait au portrait, déjà un peu abîmé, d’un cinéaste travaillant à sans cesse réarticuler le verbe et l’image. Un cinéphile à la française, pour résumer, obéissant à la morale du dire / voir. Or voilà, le couperet est tombé, il va falloir réaffûter ses couteaux : le meilleur film de Tarantino est aussi celui par lequel il prend congé des articulations. Avec son ami à chapeau Robert Rodriguez, l’homme a conçu un double programme en hommage au cinéma d’exploitation des années 1970, mais la moitié tarantinienne arrive seule en France, augmentée pour l’occasion d’une vingtaine de minutes. Boulevard de la mort fait se succéder à grand train deux parties similaires qu’aucune raison ne raccorde, deux fois la même histoire d’un vieux loup, le cascadeur Stuntman Mike (Kurt Russell), lancé à la poursuite de quatre jeunes brebis en virée arborant jambes longues et langue bien pendue. Varient seuls le lieu (Austin, Texas, puis Lebanon, Tennessee), le quatuor féminin et le dénouement. Le schéma demeure : papotage puis froissage de tôle, les deux à pleine puissance.

L’articulation ne loge donc pas davantage à l’intérieur de chaque partie, dans la substitution des carambolages aux discussions. Tarantino se contente de bondir des uns aux autres, déroulant deux fois deux rubans, la langue et la route. Dès lors, c’est en deçà ou au-delà de la logique qu’ont lieu les enchaînements, sur le mode de la reprise ou de l’accident. Il y a d’abord la décision de recommencer deux fois le même film. L’un pourrait être le modèle de l’autre, l’autre le commentaire de l’un, comme si la répétition suffisait à suggérer un rapport. Pure hypothèse. Il y a ensuite les trous et les scratchs qui affectent le 35 mm, par volonté de reproduire la mauvaise qualité de copie propre aux films « Grindhouse ». On peut n’y voir que clins d’oeil fétichistes. On y reconnaîtra de préférence une vérité supérieure : la course de Boulevard de la mort est d’abord celle de la pellicule. Les langues ont beau délirer, les pneus crisser, sans celle-là ces deux bandes débanderaient, coupées net.

La loi machinique a remplacé les constructions rhétoriques. Parler, rouler, filmer, même bolide célibataire lancé à l’aveugle sur le boulevard de la mort. C’est le fameux saut du tigre dans le passé : le cinéma repart à zéro, loin du numérique, langue tirée et pied au plancher. Tarantino est à cet égard le digne continuateur de deux maîtres : l’un pour la voix, l’autre pour la voie. Jean Eustache, aussi prodigue que lui en monologues infinis, et qui aimait dire : « La caméra tourne, le cinéma se fait. » Et Monte Hellman qui, à la fin de Macadam à deux voies, fit s’enflammer la pellicule après un dernier démarrage en trombe.

Un film qui marie les deux, brûlant les lèvres en même temps que l’asphalte, se voue au compte à rebours, à la combustion. Dépense en pure perte. On remarquera que le trou le plus long intervient à la fin de la lap dance qu’Arlene / Butterfly exécute pour Mike, nous privant ainsi de son climax : c’est de la jouissance que déroule la pellicule, et c’est un peu de jouissance qui part en fumée à chaque fois que manque un photogramme. Comme un rapt, et comme un aiguillon au désir pour ce qui va suivre. Tarantino ne s’en cache pas, il carbure à cette projection. Dans l’entretien, il n’explique d’ailleurs pas autrement l’obsession de Mike : tamponner les girls avec sa voiture à l’épreuve de la mort ( Deathproof, selon le titre original) est sa façon à lui d’atteindre l’orgasme.

N’écoutez pas les fâcheux : il est inutile d’être familier des programmes « Grindhouse » pour jouir à Boulevard de la mort. Pour une raison simple : les effets de remake sont entièrement passés à l’intérieur du film, avec le même arbitraire total que celui qui fait hurler les quatre amies chaque fois qu’elles croisent une affiche annonçant l’émission de radio de l’une d’elles, Jungle Julia. Il n’y a pas de série B ou Z qui tienne, puisque le film se met lui-même en série, d’une manière qui rappelle à nouveau Eustache. Comme dans Une sale histoire, une copie documentaire succède à un original fictionnel : Boulevard de la mort va de la nuit au jour, de la ville à la campagne, de jeunes femmes fortes en gueule mais vite jetées dans le décor à une authentique cascadeuse (Zoe Bell, actuelle compagne du cinéaste) accomplissant en plan rapproché d’incroyables acrobaties sur le capot d’une Dodge Challenger 1970. La jouissance a un cap : celui de s’alléger à mesure qu’approchent le plein jour et le plein air, jusqu’à la libération des dernières minutes.

Le cinéaste estime que, par là, les secondes filles vengent les premières pour nous, les spectateurs. Le sens de cette remarque est sans doute que le lien des deux parties est comparable, outre à celui d’une fiction et d’un documentaire, à celui d’un écran et d’une salle. Zoe et sa camarade Kim (au volant de la Dodge) sont en effet plus communes, plus « réelles » que Butterfly ou Jungle Julia. Il y aurait donc encore une manière d’envisager le défaut d’articulation qui commande Boulevard de la mort : comme la juxtaposition bord à bord d’un film et de son dehors, d’une parole qui alternativement fait l’action et ressemble à celle qui prolifère autour du cinéma - le babil insatiable du cinéphile, le nôtre, celui de Tarantino en personne.
La morale est donc sauve, mais elle s’est reformulée, elle a élargi son cadre. À travers le saut du verbe à l’action, d’une partie à l’autre, elle cherche désormais à accorder la pellicule et son usure, voire son feu, sa disparition pure et simple. Il ne faut pas chercher ailleurs le coup de force culturel de Boulevard de la mort. Celui-ci tient certes à une duplication, mais ce n’est que secondairement celle de l’hommage rendu par un cinéaste de renom à un genre oublié. C’est bien davantage l’audace de faire se succéder des conversations, filmées de manière volontiers banale, et deux scènes de voiture, une collision, une poursuite, qui comptent déjà parmi les sommets du film d’action. Il y a plus profond chez Tarantino que le saut hors du rang des assassins. Quoi ? L’ambition d’un art qui tantôt électrise, tantôt épouse et salue le commun, au risque de s’y dissoudre. Quoi encore ? La sortie de route ou la langue qui fourche : le saut hors du rang du cinéma.

Pour coller ainsi à la surface, et qu’elle soit réversible, il faut une grande platitude et une grande plasticité. Boulevard de la mort est à ce jour le plus rapide, mais aussi le plus modeste et le plus simple des films de Tarantino. Le plus proche sans doute de ce qu’il est, un être pétri de références mais tout sauf « cultivé ». C’est à l’évidence un nouveau départ. Pour lui, et pour elles, puisque le don de foncer d’une bande à l’autre sans se retourner appartient ici aux femmes, à leur intelligence et à leur rage. La joie en est décuplée.

in Cahiers du cinéma, n°624, juin 2007


Une femme est une femme

de Jean-Luc Godard
France – 1961 – 1H28
avec Anna Karina, Jean-Claude Brialy, Jean-Paul Belmondo




2008 Ecrire avec, lire pour
Pays de la Loire
un film choisi par Joy Sorman



"Angela, tu es infâme. - Non, répond-elle, je suis une femme." Impertinence qui résume ce film. L'histoire: celle d'Angela qui veut un enfant. Mais Emile n'en veut pas. Alfred, qui est amoureux d'Angela, ne dirait pas non. Angela qui aime Emile refuse Alfred mais fait croire a Emile qu'Alfred lui fait perdre la tête...

Dieu seul me voit (Versailles - chantiers)

de Denis Podalydès
France – 1997 – 2H00
avec Denis Polalydès, Isabelle Candelier, Jeanne Balibar, michel Vuillermoz,
Jean-Noël Brouté, Mathieu Almaric




2008 Ecrire avec, lire pour
Pays de la Loire
un film choisi par Joy Sorman




Hommage à l'hésitation qui est "un moment de la pensée juste" à travers les pérégrinations d'Albert, éternel indicis, adepte de l'esprit d'escalier, qui réfléchit avant et après, se demande s'il aime vraiment la raclette, s'il doit traverser oui ou non cette rue, ou s'il est capable de se battre pour défendre le système de sante à Cuba? Entre deux tours d'élections municipales, il rencontre trois jeunes femmes volontaires qui tour à tour vont le provoquer et l'aider à s'approcher un peu plus de lui-même.

Lady Chatterley

de Pascale Ferran
France – 2006 – 2H38
avec Marina Hands, Jean-Louis Coulloc'h, Hippolyte Girardot




2008 Ecrire avec, lire pour
Pays de la Loire
un film choisi par Joy Sorman


Dans le château des Chatterley, Constance coule des jours monotones, enfermée dans son mariage et son sens du devoir. Au printemps, au coeur de la forêt de Wragby, elle fait la connaissance de Parkin, le garde-chasse du domaine. Le film est leur histoire. Le récit d'une rencontre, d'un difficile apprivoisement, d'un lent éveil à la sensualité pour elle, d'un long retour à la vie pour lui. Ou comment l'amour ne fait qu'un avec l'expérience de la transformation.